Environnement

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Santé et environnement

Au quotidien et tout au long de notre vie, l’environnement est un déterminant majeur de notre santé.  Substances chimiques, particules dans l’air, ondes électromagnétiques, l’expertise de l’Anses apporte en permanence les derniers éléments de connaissances scientifiques sur les facteurs de risques liés aux expositions environnementales. L’Agence évalue les risques liés à la pollution des milieux et aux différentes nouvelles technologies. Elle évalue également les substances chimiques présentes dans les produits du quotidien.

Actualités

LED dans les jouets : la section « sécurité oculaire » de la norme européenne doit être révisée
Un hand spinner lumineux
01/10/2024
Actualités

LED dans les jouets : la section « sécurité oculaire » de la norme européenne doit être révisée

La sécurité des jouets électriques est vérifiée à l’aide d’une norme européenne qui a été actualisée en 2020. L’Anses a examiné de façon approfondie le nouveau protocole permettant de vérifier la sécurité oculaire des jouets contenant des LED. Elle conclut que la version révisée ne permet pas de garantir le respect des valeurs limites assurant la protection des yeux des enfants. L’Anses recommande donc de suspendre l’application du volet actualisé de la norme relatif à la sécurité oculaire et d’engager rapidement sa révision.
Océans : quels enjeux sanitaires ?
Ostreopsis
30/09/2024

Océans : quels enjeux sanitaires ?

Pollutions, maladies et changement climatique, quelles sont les menaces qui pèsent aujourd'hui sur les écosystèmes marins et les organismes aquatiques ? L’eau est un milieu de vie essentiel, mais peut également constituer une source d’exposition à différents contaminants potentiellement néfastes pour la santé et la biodiversité. Microplastiques, santé des poissons, substances chimiques et coraux, quelques exemples récents de nos travaux sur la santé des espèces marines dans notre dossier spécial.
« Radiofréquences et cancers » : mise en consultation publique d’un projet de rapport d’expertise
Radiofréquences
30/09/2024

« Radiofréquences et cancers » : mise en consultation publique d’un projet de rapport d’expertise

Depuis la dernière expertise globale de l’Anses sur les effets de l’exposition aux radiofréquences sur la santé, publiée en 2013, de nouvelles données ont été diffusées dans de nombreuses études scientifiques. L’Agence a engagé la révision de son expertise sur le risque de cancérogénicité de l’exposition aux champs électromagnétiques des radiofréquences, en appliquant aux nouvelles données une méthode de pesée du poids des preuves qui fait référence au plan international. Elle met en consultation publique le projet de rapport d’expertise correspondant, afin de recueillir d’éventuels commentaires scientifiques à considérer pour la rédaction de la version finale du rapport. Cette consultation publique est ouverte du 30 septembre au 30 octobre 2024.
Lait maternel : bénéfices nutritionnels et enjeux sanitaires
Lait maternel
24/09/2024

Lait maternel : bénéfices nutritionnels et enjeux sanitaires

Dans la continuité de son étude sur l’exposition alimentaire aux contaminants chimiques des enfants non allaités de moins de 3 ans, l’Anses a mené deux expertises spécifiques sur le lait maternel. Les résultats montrent l’importance de réduire les expositions aux contaminants chimiques qui s’accumulent dans l’environnement et dans l’organisme tout au long de la vie, et que l’on peut ensuite retrouver dans le lait maternel. En parallèle, l’Anses confirme les effets bénéfiques de la consommation de lait maternel, qui pourrait limiter le risque de surpoids ou de certaines maladies chez l’enfant.
Intoxications accidentelles de l’enfant : Quelles sont les plus fréquentes et les plus graves ? Comment les prévenir ?
Intoxications pédiatriques
03/07/2024

Intoxications accidentelles de l’enfant : Quelles sont les plus fréquentes et les plus graves ? Comment les prévenir ?

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’ article original . On déplore encore trop d’intoxications accidentelles de l’enfant, notamment âgé de moins de 6 ans. Les intoxications aux produits de nettoyage et d’entretien, aux médicaments et au monoxyde de carbone constituent le trio de tête des intoxications les plus fréquentes et les plus graves. Les intoxications au cannabis ou l’ingestion de piles-boutons doivent également retenir toute l’attention. Ces intoxications sont pourtant évitables en adoptant les bons gestes de prévention. Nous rappelons ici les principales recommandations à suivre, à la maison, sur son lieu de vacances ou dans tout autre endroit. De manière générale, pour éviter des intoxications accidentelles d’enfants qui chaque année occasionnent des décès , il faut veiller à mettre les petits objets et les produits dangereux hors de portée des petits. Cette vigilance doit être de mise au domicile mais aussi en vacances, chez des amis ou dans tout autre lieu. Tableau : Intoxications accidentelles pédiatriques les plus fréquentes et les plus graves (Source : Anses, 2023. Expositions accidentelles à des toxiques chez les enfants. Étude des données à partir de plusieurs sources de recours aux soins entre 2014 et 2020, saisine 2020-SA-0084) Qui contacter en cas d’urgence ? En cas de détresse vitale (perte de connaissance, détresse respiratoire, etc.) : appelez le 15 ou le 112 (ou le 114 pour les personnes sourdes ou malentendantes). Dans toutes les autres situations si une intoxication est suspectée chez l’enfant, même en l’absence de symptômes : appelez immédiatement un centre antipoison . Numéro d’urgence d’un centre antipoison, disponible 24h/24 et 7j/7 : 01 45 42 59 59 (numéro unique) Suite à une demande de la Direction générale de la santé et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) a réalisé, avec la contribution de Santé Publique France, une analyse de différentes bases de données sanitaires pour décrire les intoxications accidentelles des enfants âgés de moins de 15 ans, entre 2014 et 2020 : données du Réseau des Centres antipoison , de passages aux urgences ( réseau OSCOUR ), des hospitalisations ( PMSI ) et de mortalité ( CépiDc ). L’ étude de ces différentes sources de données , inédite sur ce sujet, a permis de dresser ce panorama complet des intoxications accidentelles pédiatriques bénignes à graves . Mieux fermer et ranger les dosettes pour le linge, déboucheurs et autres nettoyants Pour la période 2014-2020, les produits de nettoyage et d’entretien étaient la première cause d’intoxications accidentelles des enfants de moins 15 ans enregistrées par les Centres antipoison (29 %). Près de la moitié de ces intoxications (45 %) étaient dues à des produits pour le linge (lessives liquides, dont les dosettes, assouplissants, détachants…), suivis des produits nettoyants de vaisselle ou surface (sols…) (32 %), désodorisants d’intérieur (8 %), produits d’entretien des piscines (4 %) et autres. Si les produits de nettoyage et d’entretien entraînent le plus souvent des intoxications bénignes, deux catégories de produits sont plus à risque de gravité. C’est le cas tout d’abord des dosettes de lessive, plus toxiques à dose égale que les lessives liquides classiques, et de forme et couleur particulièrement attractives pour l’enfant. Elles peuvent provoquer une détresse respiratoire en cas de « fausse-route » ou des lésions de la cornée en cas de projection oculaire. Les intoxications par des dosettes ont cependant diminué suite à l’application des mesures de prévention européennes obligatoires depuis 2015 (boîte opaque, fermeture renforcée, pictogrammes de prévention, produit amérisant dans le film de la dosette…). En complément de ces mesures de précaution, il ne faut pas sortir la dosette de sa boîte et la poser sur une table ou le sol dans l’attente de faire une machine. Les produits déboucheurs pour canalisation arrivent en seconde position, du fait de lésions corrosives digestives en cas d’ingestion accidentelle par l’enfant. La réglementation impose que les produits dangereux, dont les déboucheurs pour canalisations, soient fermés par un bouchon de sécurité. Il faut donc bien veiller à fermer le bouchon de sécurité des produits qui en possèdent un. Les recommandations à retenir avec les produits de nettoyage et d’entretien : Refermer et ranger les produits d’entretien immédiatement après leur utilisation Les tenir hors de portée des enfants, en hauteur ou dans des placards fermés Éviter le déconditionnement : lorsqu’un produit ménager est transvasé dans une bouteille d’eau, de soda ou de jus de fruits, les enfants (comme les adultes) peuvent le boire accidentellement Une attention particulière doit être portée aux dosettes de lessive et aux déboucheurs pour canalisations qui occasionnent plus souvent des accidents graves Ne pas sous-estimer le fort risque d’intoxications par des médicaments Les médicaments représentaient la deuxième cause d’intoxication (16 %) et la première cause de cas graves (34 %) chez les enfants de moins de 15 ans, dans les données des centres antipoison. Les médicaments du système nerveux ( analgésiques , anxiolytiques…) étaient les plus souvent impliqués, suivis des traitements dermatologiques (antiseptiques, désinfectants), puis respiratoires ( antihistaminiques ). Les analgésiques opioïdes (tramadol, morphine) sont particulièrement dangereux, ainsi que des médicaments cardiovasculaires (tels que les bêtabloquants) et des médicaments prescrits dans le traitement de l’ hypertension artérielle (les inhibiteurs calciques). Les analgésiques non opioïdes comme l’ibuprofène, l’aspirine et le paracétamol… étaient responsables de 10 % des hospitalisations pour intoxication des enfants de moins de six ans. Les intoxications graves nécessitant une réanimation étaient souvent dues aux benzodiazépines (7,5 %), des médicaments notamment prescrits notamment contre l’anxiété, aux psycholeptiques ( antidépresseurs, anxiolytiques …) pour 6 % et aux inhibiteurs calciques qui traitent l’hypertension artérielle (2 %). Enfin, sur les 23 décès d’enfants de moins de 15 ans enregistrés par le CépiDc entre 2014 et 2017, 7 décès étaient dus à des médicaments, sans détail cependant sur la spécialité médicamenteuse à l’origine du décès. Les enfants de moins d’un an sont souvent intoxiqués par des erreurs faites par l’entourage quand les médicaments leur sont administrés (erreurs de dosages ou de médicaments), tandis que les enfants d’un à cinq ans accèdent plus souvent seuls aux médicaments. Les recommandations à retenir avec les médicaments : Ranger tous les médicaments en hauteur ou dans une armoire à pharmacie fermée, qu’ils soient destinés aux enfants, au reste de la famille ou aux animaux de compagnie Veiller à ce que des médicaments ne soient pas non plus accessibles dans d’autres lieux que l’habitation principale (par exemple chez les grands-parents…) Ne pas laisser de médicaments dans un sac à main, sur une table… Ne pas déconditionner les médicaments sous formes solides (comprimés, gélules) avant de les prendre Le cas particulier du monoxyde de carbone, gaz incolore, inodore et non irritant Le monoxyde de carbone, gaz toxique incolore, inodore et non irritant, est connu pour être responsable d’intoxications collectives, souvent familiales, le plus souvent pendant la période hivernale. Les intoxications au monoxyde de carbone représentaient la première cause d’hospitalisation (11 %) et la deuxième cause d’admission en réanimation (21 %) pour intoxication chez les moins de 6 ans, dans la période analysée. Elles touchaient plus particulièrement les enfants de moins d’un an. A noter que le monoxyde de carbone représentait la première cause de décès dans les données du CépiDc (9 sur 23). Les recommandations à retenir avec le monoxyde de carbone : Faire réviser régulièrement ses installations de chauffage et de production d’eau chaude (chaudière, chauffe-eau, poêles…) avant l’hiver de préférence Aérer régulièrement l’habitat Maintenir les systèmes de ventilation en bon état, ne pas les obstruer Ne pas utiliser de chauffage improvisé (brasero, barbecue, groupes électrogènes…) à domicile S’assurer que le détecteur de fumées, obligatoire depuis 2010 dans tous les logements , est en état de fonctionnement. Le cannabis, un risque grave et en augmentation Les intoxications par du cannabis représentaient 23 %, soit la première cause, des admissions en réanimation pour intoxication des enfants de moins de six ans. Ces intoxications étaient de plus en plus fréquentes dans la période de temps analysée, notamment chez les moins d’un an (de 9 % des hospitalisations pour intoxication en 2014 à 16 % en 2020) et elles étaient de plus en plus graves. Cette tendance est observée dans d’autres études . Les recommandations pour prévenir les intoxications au cannabis : Ne pas banaliser la consommation de cannabis par les parents ou l’entourage de l’enfant (amis, connaissances…) Informer les parents sur les risques graves encourus par les enfants en cas d’ingestion de résine (somnolence, troubles respiratoires…) Recourir rapidement à un service de soins en cas d’ingestion, même suspectée Le danger des piles-boutons et autres corps étrangers Les enfants, surtout en dessous de 6 ans, sont attirés par les objets faciles à manipuler, à mettre en bouche, ou attractifs en raison de leur taille, leur aspect et leur couleur, comme les piles-boutons , de télécommandes ou de jouets, ou les billes d’eau à usage décoratif ou de support pour les plantes. Les corps étrangers ne représentaient qu’1 % des intoxications enregistrées par les centres antipoison mais 6 % des cas graves. Ils furent responsables de deux décès entre 2014 et 2020. Sur cette période, 19 enfants avaient avalé une pile bouton provenant d’un jouet de l’enfant ou d’une télécommande. Un de ces enfants est
La phytopharmacovigilance, interview de Matthieu Schuler
28/06/2024

La phytopharmacovigilance, interview de Matthieu Schuler

Matthieu Schuler, directeur général délégué en charge du pôle sciences pour l’expertise, revient sur les apports du dispositif de phytopharmacovigilance dans la captation de données sur les produits phytopharmaceutiques.
L’Anses et l’OFB signent un partenariat au service de la santé du vivant et des milieux
17/06/2024
Actualités

L’Anses et l’OFB signent un partenariat au service de la santé du vivant et des milieux

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et l’Office français de la biodiversité (OFB) engagent un partenariat pour renforcer leurs collaborations et partager leurs compétences respectives sur la santé humaine, la santé animale et la santé des écosystèmes, dans une approche « One Health – une seule santé » et dans le contexte du changement climatique.
L’Anses renforce ses partenariats avec la Région Bretagne et le Département des Côtes d’Armor
14/06/2024

L’Anses renforce ses partenariats avec la Région Bretagne et le Département des Côtes d’Armor

L’Anses a renouvelé ce jour ses partenariats avec la Région Bretagne et avec le Département des Côtes d’Armor, en faveur de la santé et du bien-être des animaux, de la sécurité sanitaire des aliments et de la santé des végétaux. La signature de ces deux accords-cadres était organisée à la faveur du déplacement du directeur général de l’Anses à Saint-Brieuc, dans le cadre du symposium « OneH2024 », consacré à l’approche « une seule santé » et à son importance pour la maîtrise des maladies infectieuses.
Comment fonctionne Reach, règlement européen qui encadre les substances chimiques ?
Biocides
07/06/2024
Actualités

Comment fonctionne Reach, règlement européen qui encadre les substances chimiques ?

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’ article original . Adopté par l’Union européenne en 2006, le règlement Reach (Registration, evaluation, authorization of chemicals, soit enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques en français), qui encadre la fabrication et l’utilisation des substances chimiques en Europe, a souvent été critiqué pour ses lenteurs et sa complexité. Au point que sa révision a été jugée nécessaire par certains dans le cadre du Pacte vert (Green Deal) européen, avant d’être finalement reportée par la Commission européenne. Différentes ONG avaient souligné la nécessité d’une telle réforme. La commission des Affaires européennes a relancé le sujet en février 2024 et une résolution est en cours d’examen. Ce n’en reste pas moins une réglementation européenne ambitieuse et indispensable pour protéger la santé humaine et l’environnement des dangers et des risques liés aux substances chimiques. Même imparfaite, elle constitue un progrès par rapport au cadre réglementaire précédent. C’est Reach qui a permis d’interdire le controversé bisphénol A dans certains produits comme les biberons. Il représente un exemple de réussite pour l’Europe, sur lequel il est utile de revenir, à quelques jours des élections européennes de 2024. Reach, mode d’emploi Le fonctionnement de Reach n’est pourtant pas si difficile à comprendre, pour peu qu’on distingue les différentes étapes qu’il implique. La première étape est l’enregistrement des substances . Les industriels ont l’obligation de transmettre (voire de produire, s’il n’existe pas de données préexistantes) toute une gamme d’informations sur les propriétés physico-chimiques, toxicologiques et écotoxicologiques des substances qu’ils fabriquent ou importent. Contrairement aux règlements et directives précédents, Reach fait reposer la charge de la preuve sur les entreprises. Pour se conformer au règlement , les entreprises doivent elles-mêmes identifier et gérer de façon adéquate les risques liés aux substances qu’elles fabriquent et commercialisent dans l’UE. Elles doivent notamment démontrer de quelle façon la substance peut être utilisée en toute sécurité, et communiquer les mesures de gestion des risques aux utilisateurs. La seconde étape consiste à vérifier que les dossiers transmis par les industriels sont conformes. Ainsi l’ECHA a la charge de vérifier si le(s) dossier(s) d’enregistrement pour une substance sont complets ou s’il manque des informations exigées par le règlement. Cette procédure s’appelle l’analyse de la conformité . Ensuite, si des préoccupations particulières sont identifiées, les substances pourront être évaluées , ceci pour garantir l’absence de risques pour la santé humaine et l’environnement. Pour cela, on utilise les données communiquées par les industriels lors de la première étape. Cette procédure est réalisée par les États membres (dont l’Anses pour la France ) et permet de demander des informations supplémentaires aux industriels pour répondre aux préoccupations identifiées sur les substances. Le choix des substances évaluées est souvent basé sur les priorités nationales des États en termes de santé publique. Voilà pour les grandes étapes. Mais il existe quelques subtilités importantes pour bien comprendre les enjeux de cette procédure : Concrètement, que se passe-t-il lorsqu’un État membre décide d’évaluer une substance ? Celle-ci est inscrite au plan continu d’action communautaire (Community rolling action plan, CoRAP), ce qui signifie qu’un État membre l’a évaluée, va ou est en en train de l’évaluer. Il s’agit de plans portant sur les trois années à venir . Qu’entend-on par évaluation d’une substance chimique ? Il s’agit d’une évaluation approfondie des données techniques et scientifiques fournies par l’industriel lors de son enregistrement. Elle doit permettre d’identifier les informations complémentaires à demander aux déclarants pour lever tout doute identifié concernant les dangers ou les risques liés à la substance. Une fois que les informations complémentaires ont été fournies et de nouveau évaluées, différentes procédures peuvent être envisagées dans le cadre de Reach, s’il s’avère que des mesures de gestion doivent être mises en place : proposition d’identifier la substance comme substance extrêmement préoccupante (SVHC, pour Substance of Very High Concern), proposition de restriction de l’usage de la substance, proposition de classification et d’étiquetage (effets cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, sensibilisant pour les voies respiratoires, etc.), ou encore des actions ne relevant pas du règlement Reach, comme une proposition de limites d’exposition professionnelle à l’échelle européenne, de mesures nationales ou encore d’actions volontaires des entreprises. Le bisphénol A, un cas emblématique Un exemple emblématique de réussite du règlement Reach est celui du bisphénol A (4,4’-Isopropylidenediphenol). En 2017, l’Allemagne a d’abord évalué la substance. Suite à quoi : Elle a été classée comme substance reprotoxique dans le cadre du Règlement CLP. Elle a été identifiée comme substance extrêmement préoccupante (SVHC) pour son caractère reprotoxique , son caractère de perturbation endocrinienne pour la santé humaine et aussi pour l’environnement . Il a été recommandé de la placer dans la liste des substances SVHC devant être soumises à autorisation. Même si ces différentes mesures de gestion ont été attaquées en justice par les industriels, y compris avec des procédures d’appel, toutes ont été entérinées . Elles ont porté leurs fruits, comme le montre un rapport de l’Agence européenne de l’environnement (EEA), selon lequel la concentration en BPA semble diminuer dans l’urine des Européens – contrairement aux autres bisphénols. Le rôle joué par l’Anses L’ Anses , comme d’autres agences de l’espace économique européen, participe à la mise en œuvre de Reach et de ces différentes procédures en appui des autorités françaises. Elle produit notamment une partie des dossiers d’identification des substances très préoccupantes (SVHC). Ces dossiers permettent de les inclure par la suite à l’annexe XIV du règlement Reach , qui liste les substances soumises à autorisation. Celles-ci ne pourront alors plus être utilisées en dehors des usages bien définis pour lesquels la Commission européenne aura accordé une autorisation. Cette autorisation peut être octroyée par décision de la Commission, s’il est démontré que le risque est maîtrisé ou que les bénéfices socio-économiques sont supérieurs aux risques en l’absence d’alternatives. Une substance, pour être inscrite à l’annexe XIV, doit au préalable avoir été identifiée comme substance SVHC. Cette procédure est destinée à assurer le contrôle et le remplacement progressif des substances SVHC par des substances plus sûres pour la santé et/ou l’environnement. L’Anses élabore aussi des dossiers de restriction , qui comprennent notamment l’analyse des impacts socio-économiques de la restriction envisagée. La restriction est un outil permettant de limiter, voire d’interdire la fabrication, l’usage et/ou la mise sur le marché d’une substance soit telle quelle, soit incluse dans un mélange ou encore dans un produit où un risque inacceptable pour l’homme ou l’environnement a été identifié. Enfin, l’Anses produit des dossiers de classification harmonisée – celle-ci concerne en priorité les cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction et les sensibilisants respiratoires. Ils permettent d’ajouter la substance chimique à l’annexe VI du règlement relatif à la classification, l’étiquetage et l’emballage (CLP), et aux États membres de s’accorder sur une classification commune dite « harmonisée ». Il est ensuite obligatoire, pour l’industriel, de communiquer la classification retenue sur l’étiquetage du produit. Cela permet d’informer les utilisateurs (et en particulier les travailleurs) de ses dangers et de prendre toute mesure appropriée afin d’éviter une exposition prolongée et de limiter les risques pour leur santé. Un règlement utile mais perfectible Reste que le règlement pourrait être amélioré. Malgré les efforts des autorités européennes, tous les industriels ne jouent pas le jeu du fait du coût de la procédure d’enregistrement, notamment les plus petites entreprises . L’institut allemand pour l’évaluation des risques (BfR) notait ainsi en 2018 que 31 % des substances chimiques produites ou importées dans l’Union européenne dans des quantités supérieures à 1000 tonnes par an ne respectent pas le règlement Reach. En réaction, l’ECHA a amélioré sa gestion des données relatives aux substances chimiques . Ce qui ne satisfait pas les industriels, qui lui reprochent de proposer des classements ou de demander de nouveaux tests des substances sans toujours avoir des justifications toxicologiques valides , alors que ces demandes visent à combler les lacunes des dossiers d’enregistrement fournis par ces mêmes industriels et à limiter le recours à des tests sur les animaux. C’est la principale limite de Reach : le règlement repose en grande partie sur les données transmises par les industriels pour évaluer les dangers et les risques inhérents à une substance chimique. Or, ces données peuvent être limitées, obsolètes, voire même absentes des dossiers d’enregistrement et contraindre l’évaluateur à demander des informations complémentaires, au risque de compromettre l’efficacité et la rapidité de l’évaluation des risques et de la prise de décision. De ce fait, les processus d’évaluation des dossiers et des substances puis l’examen des demandes d’autorisation sont longs , ce qui peut retarder la mise sur le marché de nouvelles substances plus sûres et plus innovantes, ce qui est critiquable d’un point de vue sanitaire. De même, de nombreuses substances potentiellement dangereuses déjà sur le marché et n’ont pas encore été évaluées ou réglementées aussi strictement qu’elles le devraient. La révision
Anses et Institut Pasteur, un partenariat au service d’une seule santé
Benoit Vallet, directeur général de l’Anses et Yasmine Belkaid, directrice générale de l’Institut Pasteur
24/05/2024

Anses et Institut Pasteur, un partenariat au service d’une seule santé

L’Institut Pasteur et l’Anses viennent de signer un partenariat pour mutualiser leurs compétences dans une optique « Une seule santé ». Les activités des deux organismes sont en effet complémentaires, l’un étudiant les maladies infectieuses humaines et l’autre les risques liés à l’alimentation et aux maladies animales, dont les maladies transmises des animaux aux humains et par les vecteurs.
L’Anses et le CSTB lancent l’Observatoire de la qualité des environnements intérieurs
16/05/2024

L’Anses et le CSTB lancent l’Observatoire de la qualité des environnements intérieurs

L'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et du Travail (ANSES) et le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) ont présenté ce jour le nouvel Observatoire de la Qualité des Environnements Intérieurs (OQEI). Fruit de la collaboration entre deux organismes majeurs et complémentaires dans les domaines de la construction et de la santé publique, l’OQEI vise à promouvoir la santé et le bien-être des occupants des bâtiments en France.
Préparez les beaux jours en toute sécurité
été sans souci
07/05/2024

Préparez les beaux jours en toute sécurité

Régime amincissant, prise de compléments alimentaires, séance de bronzage artificiel, épilation à la lumière pulsée…à l’approche des beaux jours, de nombreuses personnes adoptent, à des fins esthétiques, des pratiques plus ou moins risquées pour leur santé. Voici quelques éclairages pour agir en toute connaissance de cause et éviter les mauvaises surprises.

Décryptage

Chlordécone aux Antilles : les risques liés à l’exposition alimentaire
Chlordécone
20/09/2024

Chlordécone aux Antilles : les risques liés à l’exposition alimentaire

Le chlordécone, pesticide pouvant entraîner des risques pour la santé humaine, a été utilisé dans les bananeraies des Antilles jusqu'en 1993. Très persistant, il a contaminé durablement les sols et l'eau, et impacte encore aujourd'hui les cultures et les productions animales. L'Anses s'implique depuis le début des années 2000 pour améliorer les connaissances sur l'exposition des populations antillaises à ce contaminant et aux risques sanitaires associés. Elle a notamment formulé des recommandations sur la consommation des aliments issus des productions locales.
Utiliser les eaux non potables : quelles solutions possibles ? quels risques sanitaires ?
Eau Développement durable
20/09/2024

Utiliser les eaux non potables : quelles solutions possibles ? quels risques sanitaires ?

Face à la raréfaction de la ressource en eau, les pratiques d’utilisation d’eaux non potables, telles que les eaux usées ou encore les eaux de pluie, font l’objet d’un intérêt croissant. Leur utilisation peut en effet servir à de nombreux usages : irrigation de cultures ou d’espaces verts, arrosage, nettoyage des sols et des voitures ou encore alimentation des chasses d’eau. Toutefois, ces eaux peuvent contenir des micro-organismes pathogènes et des substances chimiques organiques ou minérales parfois toxiques. Le point sur les usages autorisés et les recommandations de l’Anses.
Le moustique tigre
Moustique Tigre
24/06/2024

Le moustique tigre

Originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, le moustique tigre Aedes albopictus s’est adapté à divers environnements, et notamment au milieu urbain en profitant d’une multitude de récipients, dans lesquels il pond ses œufs. Anthropophile opportuniste, le moustique tigre pique les êtres humains et peut être vecteur de virus comme ceux de la dengue, du chikungunya ou du Zika. Présentation d'un moustique qui n'a pas fini de faire parler de lui.
Les produits du tabac et produits connexes
Produits Tabac
21/06/2024

Les produits du tabac et produits connexes

Dans le cadre de la réglementation sur les produits du tabac et produits connexes, l’Anses est chargée de recueillir et d’analyser les déclarations transmises par les fabricants pour les produits commercialisés en France. Au travers de cette mission, l’Agence fournit une expertise scientifique en appui à la direction générale de la santé (DGS). Elle apporte des connaissances sur les produits mis sur le marché national avec une veille scientifique sur leur composition. L’Agence mène également sur ces produits une expertise en matière d’évaluation des risques sanitaires qui rejoint les travaux qu’elle conduit déjà dans le domaine des substances chimiques des produits de consommation ou des risques liés à la qualité de l’air. Aperçu des missions de l’Agence.
Les perturbateurs endocriniens, un défi scientifique
cosmétiques
12/06/2024

Les perturbateurs endocriniens, un défi scientifique

Les perturbateurs endocriniens sont des substances capables d’interférer avec notre système hormonal, provoquant des effets délétères pour notre santé. Face aux multiples sources d’exposition, l’enjeu est de pouvoir comprendre le rôle joué par ces substances dans le développement de certaines pathologies.
Les travaux de l’Anses pour mieux connaitre les perturbateurs endocriniens
science
12/06/2024

Les travaux de l’Anses pour mieux connaitre les perturbateurs endocriniens

De nombreuses substances sont suspectées de perturber le système endocrinien, telles que les bisphénols, les phtalates, les parabènes, les composés bromés et perfluorés ou encore les alkylphénols. Depuis de nombreuses années, l’Anses mène un important travail pour évaluer les substances chimiques ayant des propriétés potentielles de perturbation endocrinienne. Elle finance également des recherches pour mieux connaître les effets et les mécanismes d’action de ces substances et évalue l’exposition de la population.
PFAS : Mieux connaître les expositions et les dangers
PFAS
28/05/2024

PFAS : Mieux connaître les expositions et les dangers

Les per- et polyfluoroalkylées, désignés collectivement sous le nom de PFAS, sont des substances chimiques qui partagent principalement une caractéristique : celle d’être très persistantes dans l’environnement. Cette persistance conduit à en retrouver dans tous les compartiments de l’environnement. Et, compte tenu du très grand nombre de substances, le défi majeur est de prioriser les actions pour prévenir ou limiter les risques sanitaires et environnementaux. L’Anses s’intéresse de longue date aux PFAS. Elle mène en parallèle plusieurs actions dans ce sens : caractériser les substances les plus fréquemment retrouvées, les niveaux de contamination auxquels les populations sont exposées et identifier les PFAS les plus toxiques. Tour d'horizon de ces travaux.
Pesticides dans l’eau du robinet
Pesticides
22/05/2024

Pesticides dans l’eau du robinet

En diffusant dans l’environnement après leur application, les substances actives des pesticides peuvent se dégrader en une ou plusieurs autres molécules appelées "métabolites". Certaines de ces substances se retrouvent dans les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). Afin de garantir la santé du consommateur, l’Anses fournit à la Direction générale de la santé les repères scientifiques utiles à la surveillance de la qualité de l’eau du robinet. Pour cela, l’Agence met notamment en œuvre sa méthode pour identifier, parmi les métabolites de pesticides, ceux dont la présence dans les EDCH doit faire l’objet d’une attention prioritaire.
La fièvre hémorragique de Crimée-Congo, un risque d’émergence en France
tique hyalomma
26/04/2024

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo, un risque d’émergence en France

Transmise par certaines tiques, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo est une maladie potentiellement mortelle pour l’être humain. Si aucun cas humain autochtone n’a encore été déclaré en France, le risque d’émergence de cette maladie sur le territoire est réel.
PFAS : des substances chimiques très persistantes
zoom sur PFAS
04/04/2024

PFAS : des substances chimiques très persistantes

Les per- et polyfluoroalkylées, plus connus sous le nom de PFAS, sont des substances chimiques dont les propriétés spécifiques sont mises à profit dans de nombreux produits de la vie courante. Extrêmement persistants, les PFAS se retrouvent dans tous les compartiments de l’environnement et peuvent exposer les populations à travers l’air, les aliments et l’eau de consommation, ou encore l’utilisation de différents produits et objets du quotidien. Le point sur la réglementation et les enjeux sanitaires et environnementaux posés par cette famille de substance.
Valeurs toxicologiques de référence (VTR)
pipette
25/03/2024

Valeurs toxicologiques de référence (VTR)

Dans le cadre de ses missions et du Plan National Santé Environnement (2004-2008), l’Agence a engagé à partir de 2004 un programme national sur les valeurs toxicologiques de référence (VTR) visant à la constitution d’une expertise française solide et partagée par les différentes instances compétentes dans ce domaine.
Les valeurs de référence
pipette
22/03/2024

Les valeurs de référence

Les substances chimiques auxquelles nous pouvons être exposés au quotidien ou utilisées dans le cadre d’activités professionnelles sont potentiellement néfastes pour la santé. L’Anses élabore différentes valeurs de référence utiles, d’une part, pour l’évaluation des risques sur la santé, et, d’autre part, aux pouvoirs publics en vue de fixer des concentrations réglementaires de substances chimiques qu’il convient de ne pas dépasser pour préserver notre santé.

Publications

Document PDF
Substances chimiques visées par les règlements REACh et CLP
Date de mise en ligne
10/09/2024
Numéro de saisine
2013-REACh-0249
Document PDF
Valeurs sanitaires de référence
Date de mise en ligne
31/07/2024
Numéro de saisine
2021-MPEX-0005

Ressources

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Microplastiques
25/02/2022

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L’eau que nous buvons contient-elle des microplastiques ? La réponse est-elle la même pour l’eau en bouteille et l’eau du robinet ? Quels risques présentent les microplastiques pour notre santé ? Les